Le souvenir d'une rencontre exceptionnelle.(partie 01)
Publié le 1 Août 2013
Cet article est dédié à notre ami et grand frère Hadj Mohamed Hadj Aissa à l'occasion de ces jours bénis du Ramadan.
IL y a des hommes que le destin nous fit rencontrer à un certain moment de notre vie ne serait ce que le court laps de temps d’une entrevue qui nous marque à jamais pour le restant de nos jours. Ces hommes d’exception ne sont pas nombreux dans le souvenir d’une personne, mais pourquoi on n’en garde que ce qu’il ya de meilleur comme souvenirs et que l’on fait tout pour oublier ce qu’il ya de médiocres. L’être humain est comme ça, il grandit avec ce qu’il a de merveilleux dans sa tête. Ce soir j’ai eu une pensée pour un homme exceptionnel de notre chère cité, un de ceux qui ont marqué son histoire à tous les plans .Un homme dont tous ceux qui l’ont connu n’en garde qu’une image de sérénité, d’amabilité de pureté mais surtout de générosité et de pudeur. Un homme à qui notre seigneur à donné le savoir et qui a su le partager sans demander quoique ce soit en retour. Un de ceux qui n’ont semé que le bon grain pour en faire profiter leurs semblables ; la marque des grands hommes. La seule fois dans ma vie où j’ai eu affaire à CheikhHadj Aissa Aboubakr rahimahou Allah( c’est de ce grand monsieur qu’il s’agit dans ce récit). C’était à la fin des années soixante dix ,j 'étais appelé du contingent et je venais d’être affecté dans une unité stationnée dans notre ville. A cette époque: était lancé une campagne d’alphabétisation au profit de tous ceux qui n’avaient pas eu la chance pour une raison ou une autre d’aller à l’école étant jeune .Cette campagne s’intitulait « Apprendre en travaillant » (Naemal wa nataalame).On donnait des cours pour trois niveaux répertoriés. Dans mon unité, je faisais parti de ceux qui, avaient en charge l’opération qui durait une année ; sanctionnée par un examen final pour l’obtention d’un diplôme du niveau d’instruction de l’individu. L’examen en question était organisé par l’inspection primaire de l’éducation dont Cheikh HadjA Boubaker était le responsable. Le jour ou nous nous sommes présentés avec mon jeune collègue du contingent pour l’inscription de nos candidats dans le bureau du Cheikh. Nous fumes accueillis par Hadj Besses rahimahou Allah avec un grand sourire et une voix gutturale : « Garbou !Marhaba bikoum ;Le Cheikh est là ,il va vous recevoir . »Sitôt dit ,sitôt fait, et on s’est retrouvé nez à nez avec le cheikh dans son modeste bureau de travail. J’étais mortifié de peur à l’idée de me retrouver en face de lui, je le connaissais de réputation .Je savais que c’était quelqu’un d’ humble et d’une grande gentillesse mais c’était comme ça ;dans le temps on faisait tout pour éviter de rencontrer nos maitres d’école et surtout nos cheikhs .C’était beaucoup plus par respect que par crainte ,on était comme ça. Le plus bel des accueils nous fut fait par cet homme de grande piété et de culture .Mon camarade qui ne connaissait pas le Cheikh et qui n’avait aucune idée devant qui, il était. Se sentant un peu rassuré de se retrouver avec un responsable en tenue traditionnelle au lieu du classique costume cravate et pour se mettre tout de suite en valeur entra dans la discussion avec une certaine aisance et une grande assurance. De mon coté, j’étais figé sur une chaise et faisant attention de ne surtout pas l’ouvrir je craignais ces instants, je voulais que ça se termine au plus vite et m’éloigner de cet endroit. Je n’étais pas à l’aise, j’étais devant une icône de ma ville et quiconque à ma place aurait eu le même comportement .Puis me regardant dans les yeux et d’une voix douce et rassurante,il me lança : « Comment ça va petit Remili ?Comment va El hadj ?Tu lui rend visite ? J’étais sidéré, il m’avait reconnu, je transpirais de tout mon être, l’instant que je craignais le plus était arrivé. Je balbutiais des réponses inaudibles mais son gentil sourire me rassurait. J’essayais de paraitre à l’aise sans y arriver, je voulais quitter au plus vite cet endroit, je priais dieu pour que mon collègue cesse de parler afin de partir mais les fanfaronnades de mon ami continuèrent et il s’est mis je ne sais pourquoi à parler de la Russie là ou, il avait fait ses études.