Laisse la porte ouverte!

Publié le 23 Août 2015

Par saidataha(http://laghouatmavillenatale.eklablog.com

Je me souviens quand j'étais enfant, nous habitions au Schettet El Gharbi. Schettet est un quartier sud de Laghouat qui a donné du fil à retordre à la colonisation et à ses sbires. Donc, nous logions dans une vieille maison assez grande pour abriter plusieurs familles. Il était rare qu'une maison de ce quartier soit habitée par une seule famille. Cette maison se trouvait dans la rue Masson. Mon père Si Yahia rabi yarhmou, travaillait dur pour nous apporter le pain quotidien. C'était très difficile de trouver du travail à plein temps. Mon père était ce qu'on appelait un journalier. Et quand il travaillait plusieurs jours de suite, on disait qu'il avait de la chance. Lui aussi bien que ma mère et toutes les familles vivaient de peu et étaient satisfaits de ce "peu". Il y avait une générosité et une entre aide impossible à imaginer. Tous les propriétaires de jardins partageaient leur petite récolte avec les voisins. Ces "agriculteurs" faisaient pousser très peu de légumes; en été, la tomate, le piment, le poivron, beaucoup d'aubergines et le potiron quelque fois des melons et des pastèques. En hiver, la carotte, le navet et les oignons. C'était à peu prêt tout.

Laghouat en général et le Schettet en particulier, que je connais bien et où j'ai passé mon enfance et une bonne partie de ma jeunesse, est connu pour son hospitalité légendaire ce qui est le cas pratiquement pour tout le sud algérien. Dans chaque maison existait une petite ouverture dans le mur de la cuisine qui donnait sur la cuisine des voisins. A travers cette sorte de petite fenêtre, les femmes pouvaient ainsi faire gouter tout ce qu'elles préparaient à leur voisine.

Surtout en été, dans la Sguiffa, l'entrée de la maison, il y avait une guerba suspendue à un trépied ou un dallou accroché au plafond , tous deux remplis d'eau fraiche. La porte devrait rester ouverte. Elle était calée à l'aide d'une grosse pierre. Pendant l'été, Laghouat est connue pour ses chaleurs alors ma mère me répétait toujours de laisser la porte ouverte pour que les passants, étrangers surtout, pouvaient se désaltérer.

01 -Le Schettet en 1925. 02 -Le Schettet en 1960
01 -Le Schettet en 1925. 02 -Le Schettet en 1960

01 -Le Schettet en 1925. 02 -Le Schettet en 1960

Rédigé par HMED B.

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