Evenement: La prise de Laghouat 04/12/1852 ;pour la mémoire.
Publié le 4 Décembre 2014
« Le carnage fut affreux ; les habitations, les tentes des étrangers dressées sur les places, les rues, les cours furent jonchées de cadavres. Une statistique faite à tête reposée et d’après les meilleurs renseignements, après la prise, constate le chiffre de 2 300 hommes, femmes ou enfants tués ; mais le chiffre de blessés fut insignifiant, cela se conçoit. Les soldats, furieux d’être canardés par une lucarne, une porte entrebâillée, un trou de la terrasse, se ruaient dans l’intérieur et y lardaient impitoyablement tout ce qui s’y trouvait ; vous comprenez que, dans le désordre, souvent dans l’ombre, ils ne s’attardaient pas à établir de distinction d’âge ni de sexe : ils frappaient partout et sans crier gare ! » ( Pein, Lettres familières sur l’Algérie, 2e édit, p. 393)
Bennacer Ben Chohra
Membre de la tribu des Ma'amra et el Hadjadj, rattachée elle-même à la tribu des Arb'ae, Bennacer ben Chohra ben Ferhat naquit en 1804.
Il débuta son combat en 1851et fut arrêté à Mascara près de Boghar qu'il quitta en cachette le 05 septembre 1851. Il rejoignit le chérif Mohamed Ben Abdallah à Rouisset (Ouargla) et agit en coordination avec lui. Il s'acharna à défendre la ville de Laghouat et ses ksours ainsi que Ouargla.
Il se réfugia à Tozeur et Nafta dans le Djerid tunisien et en Tunisie, noua des contacts avec les réfugiés algériens. A partir de là, il lança des attaques contre les agents français.
Lorsque la résistance des Ouled Sidi Cheikh fut déclenchée en 1846, Bennacer Ben Chohra retourna clandestinement en Algérie, entra à Ouargla, prit contact avec Si Laâla le 6 août à Takine et participa avec lui à de nombreuses batailles.
En 1865, il retourna à Ouargla en compagnie de Si Laâla, se rendit à al Méni'â et Ain Salah en vue de mobiliser les gens et étendit son action jusqu'à Aïn Madhi.
Tout en menant son combat en Algérie, il n'interrompit pas ses contacts avec la Tunisie où il continuait à se rendre pour recruter des partisans, fomenter des plans et assurer la fourniture d'armes et de provisions.
Il participa à la résistance d'El Mokrani et El Haddad en 1871, agissant sur le front du Sahara oriental.
Après l'arrestation le 20 janvier 1872 de Ali Boumezrag, chef des partisans d'El Mokrani, près de Rouissett, Bennacer Ben Chohra poursuivit son activité à partir du Djerid et Nefzaoua jusqu'à ce que le Bey de Tunis l'oblige à quitter le territoire tunisien. Il se rendit à Beyrouth où il mourut en 1884.
Par Si Hadj Aissa Mohammed.
Cette carte montre une vue d’ensemble de la ville de LAGHOUAT avant sa prise par les français en 1852 La ville a été assiégée pendant plusieurs jours avant d’être occupée, la moitié de la population massacrée sans pitié et la palmeraie (Nord et Sud) saccagée et détruite, et la majeure partie de la population restée en vie bannie vers d'autres régions. Sur les 5000 habitants seuls 500 personnes ont été admises à demeurer à LAGHOUAT.
Je pars éclaireur par devoir,c'est une prière
Les canons des roumis grondent et je m'avance au premier rang
Pour le péril je suis volontaire,méprisant or et caïdat
je cours vers le premier étendard
Foi dans le coeur et sur la lèvre la chahada
Et mon cheval ;parfait compagnon
Prévient mon commandement
(L'étendard interdit) Poème de Mohamed Belkheir.